Conférence Institut Santé / The Sense : Train the brain to see again

Le mercredi 18 janvier, le Sense et l’Institut Santé ont coorganisé une conférence à Energypolis. Ce premier événement marque le début d’un cycle de conférences aussi bien pour le Sense que pour l’Institut Santé de la HES-SO Valais-Wallis. Un peu plus d’une vingtaine de personne prirent part à cet événement. Après une présentation du centre d’innovation et de recherche The Sense par le Pr. Olivier Lorentz (Directeur Exécutif du Sense), le Pr. Invité Olivier Collignon a présenté le fruit de ses recherches intitulé « Plasticité cérébrale et privation sensorielle » qui se base essentiellement sur l^étude d’un panel d’aveugles de naissance. 

Le cerveau : un organe adaptatif

Lors de l’étude comparative de l’activité cérébrale d’aveugles et de personnes voyantes, il a été constaté que les régions cérébrale (région occipitale) qui traitent normalement les activités visuelles du cerveau se transforment pour traiter des nouvelles informations en lien avec le toucher ou encore l’ouïe pour les personnes aveugles/malvoyantes. Ce phénomène démontre le principe de plasticité cérébrale. En effet, le cerveau s’adapte à l’expérience sensorielle propre à chaque individu. Par exemple, si on perturbe le cortex occipital : la personne voyante subira des problèmes concernant sa vision et la personne aveugle subira des problèmes en lien avec les sens du toucher et de l’ouïe – par exemple perte de la capacité de lire le braille.

Restauration de la vision pour un aveugle : miracle ou malédiction ?

Lors de la restauration de la vision (greffe de cornée ou traitement de la cataracte) d’une personne aveugle de naissance, on a relevé que ce n’était pas forcément un miracle. Bien que l’œil soit totalement réparé et opérationnel, le cerveau n’est plus forcément capable – après un certain âge – d’avoir suffisamment de plasticité pour s’adapter à ces nouvelles modalités sensorielles liées à la vision. Même si la vision a été parfaitement restaurée d’un point de vue ophtalmologique, ces personnes voient mal. Quand on veut réparer la vision d’un malvoyant, il est essentiel de prendre en considération le cerveau. Il est fondamental d’avoir une interaction entre recherche fondamentale et appliquée, entre ophtalmologie et neuroscience, pour pourvoir comprendre complètement l’impact de la restauration visuelle.

“Train the brain to see again”

En comprenant un peu mieux les mécanismes de plasticité cérébrale, les scientifiques seront probablement capables de cibler plus précisément la réhabilitation de la vision à l’aide de différents procédés technologiques, pour par exemple, entrainer le cerveau à réaliser des tâches précises en lien avec les déficits sensoriels propres à chaque patient·e. Plus on vieillit, moins le cerveau est plastique. S’il faut agir, il faut agir le plus tôt possible. Voilà la clé de la restauration visuelle !

Lien de la conférence