La Fondation Leenaards apporte son soutien à deux projets co-menés par deux PI du Sense via l’initiative Santé intégrative. Ces projets « I AM for Healthy Ageing: Impact of Art Making for Healthy Ageing, Cognition, and Brain Function » et « Placebo ouvert conditionné : une technique psychocorporelle pour optimiser la gestion de la douleur postopératoire» sont dirigés parle Pr Micah Murray et la DrSc Aurore Fernandez (cheffe de projet, affiliée au Sense et faisant parti de l’Unité de la Pre Chantal Berna Renella). Le directeur exécutif du Sense, le Pr Olivier Lorentz se félicite de cette reconnaissance et du soutien de Leenaards dans l’expertise portée par les affilié·e·s au Sense
Santé intégrative & société
Dans le cadre du troisième domaine d’action SCIENCES & SANTÉ, la Fondation Leenaards entend également contribuer à une approche intégrative de la santé et des soins avec l’initiative « Santé intégrative & société », ainsi qu’aux réflexions sociétales en lien avec les sciences de la vie et la santé. La Fondation part d’un constat : pour faire face à la maladie, selon la dernière Enquête suisse sur la santé, un tiers des patients ont recours à la médecine dite non-conventionnelle. Le succès des approches dites complémentaires montre bien que le système de soins actuel, reposant essentiellement sur la médecine basée sur les preuves, ne répond que partiellement aux attentes. Ainsi, une grande partie de la population cherche désormais par elle-même d’autres réponses face à ses souffrances. Dans ce contexte, l’initiative « Santé intégrative & société » souhaite réunir les patients et les acteurs impliqués dans les différentes méthodes de soins pour stimuler un dialogue intelligible entre eux. Il s’agit finalement de trouver ce qui rassemble, plutôt que ce qui divise, les mondes de la santé.
Les projets co-portés par des PI du Sense
Cette année, la Fondation Leenaards soutient 9 projets de recherche-action. Ces projets visent à stimuler une meilleure compréhension et une application trans et interdisciplinaire de la santé et des soins, impliquant à la fois les professionnels de la santé et les patients. 34 projets ont été soumis lors de l’appel à projets. Les thématiques sont variées mais tous ces projets ont pour point commun d’être des projets de terrain avec une dimension patient ou incluant un patient.
Placebo ouvert conditionné : une technique psychocorporelle pour optimiser la gestion de la douleur postopératoire
DrSc Aurore Fernandez Centre Hospitalier Universitaire Vaudois / Pre Chantal Berna Renella Centre Hospitalier Universitaire Vaudois / Dr David Hohenschurz-Schmidt University College London / Dr Marc Suter Centre Hospitalier Universitaire Vaudois
L’effet placebo repose sur des mécanismes psychobiologiques. Il peut être mobilisé de manière transparente, en expliquant ces mécanismes tout en informant les personnes de l’absence de substance active. On parle alors de placebo ouvert. Des études ont démontré l’utilisation efficace de placebo ouvert pour gérer différentes douleurs. Et si les patients pouvaient en bénéficier après une chirurgie ?
Les opioïdes sont les médicaments les plus puissants contre la douleur aigüe. Malheureusement, ils ont des effets secondaires et des risques importants, comme démontré par la crise en cours aux Etats-Unis. Malgré tout, la Suisse est à présent le 2ème consommateur mondial d’opioïdes. La prescription médicale postopératoire peut conduire à un usage chronique d’opioïdes. De nouvelles approches pour assurer un confort postopératoire optimal et qui reposent moins sur les opioïdes sont donc nécessaires.
L’utilisation de placebo ouvert est une nouvelle piste complémentaire pour renforcer le soulagement des douleurs post-opératoires. Une étude pilote américaine a montré qu’après deux jours d’association d’un placebo aux prises d’opioïdes, des doses de placebo seul apportaient un soulagement. Ceci a permis de réduire les quantités de médicaments ingérées, tout en assurant le confort des patients.
Notre étude vise à évaluer la faisabilité de l’utilisation du placebo ouvert dans un hôpital universitaire Suisse et à généraliser l’utilisation de cette technique prometteuse. Les patients ainsi que le personnel hospitalier seront interrogés sur leurs croyances et sur leur ouverture à l’utilisation de ce type de thérapies innovantes.
Ce projet a le potentiel de promouvoir une technique psychocorporelle d’auto-soins, favorisant ainsi un changement de paradigme dans le système de santé. Les patients ont la possibilité de devenir plus actifs dans la gestion de leurs douleurs postopératoires.
I AM for Healthy Ageing: Impact of Art Making for Healthy Ageing, Cognition, and Brain Function
Pr Micah Murray Université de Lausanne / Mme Naomi Middelmann Centre Hospitalier Universitaire Vaudois / Dre Andrea Brioschi Guevara Centre Leenaards de la Mémoire, CHUV / Pr Gilles Allali Centre Hospitalier Universitaire Vaudois
Le projet utilise les arts visuels comme outil pour la promotion de la santé chez les 65+. Alors que beaucoup connaissent les bénéfices de la formation musicale, il existe également des preuves scientifiques quant à la formation en arts visuels à tout âge. La création artistique peut améliorer la cognition globale et la mémoire de travail, tout en réduisant les symptômes dépressifs et l’anxiété.
Le projet se concentre sur des soins préventifs accessibles et rentables. Il adopte également une vision holistique de la manière dont les activités artistiques et musicales ont des effets sur le bien-être psychique et physique.
Notre objectif principal est d’évaluer quantitativement les avantages d’une formation artistique de 12 semaines sur les performances psychophysiques, la cognition et les fonctions cérébrales. Ce projet encourage la coopération entre les arts et les sciences. D’une part, cet objectif est atteint grâce à l’équipe interprofessionnelle de co-investigateurs. D’autre part, le projet impliquera des artistes et des musiciens dans l’élaboration de cours.
Indépendamment des résultats scientifiques, l’un des résultats indépendants du projet sera la création d’un réseau d’artistes locaux désireux de proposer des cours de création artistique aux personnes retraités et autres.
Pour atteindre ces objectifs, nous utiliserons une combinaison d’imagerie cérébrale et de mesures comportementales afin d’identifier les effets spécifiques liés à la création artistique et donc distincts de ce qui est observé dans deux groupes de comparaison. Nous chercherons à savoir si la création artistique améliore la mémoire visuelle, les capacités visuo-spatiales et les capacités d’observation. Nous évaluerons également si la pratique artistique modifie les capacités cognitives non seulement dans les domaines visuels, mais aussi de manière plus générale.